Bonjour à tous,
Vous avez été nombreux à nous suivre depuis bientôt 3 ans.
Aujourd'hui, après ces premières navigations, nous partons, pour de bon.
Alors nous avons fait les choses bien, nous avons ouvert un site, un vrai: www.katanka.fr . Et c'est sur ce site, dans une rubrique rien que pour vous, que vous retrouverez nos aventures.
Au plaisir de se croiser, sur l'eau ou ailleurs.
Julien, Ludivine et Manon.
dimanche 20 mars 2011
lundi 17 janvier 2011
Besoin de repartir...
Le défi 2008 était simple finalement: traverser l’Atlantique tous les deux sur notre 8 mètres.
ça c'est fait.
Le défi 2009 était plus besogneux: Rénover notre acier de 12 mètres pour qu’il devienne Katanka.
ça c’est fait.
Le défi 2010 était jouisif: Début du voyage et un bébé.
ça c’…non. Elle est adorable!
Notre résolution pour cette nouvelle année? Repartir.
Nous voici en escale dans le port de plaisance de Caen depuis le mois de Juin, que de belles aventures terrestres et personnelles depuis: la naissance de Manon, un voyage sur l’île de la Réunion pour ludi, une exposition itinérante sur haïti pour julien.
Mais ici, l'air du large nous manque...et puis nos idées de destination et de projet prennent forme alors on recommence à faire des listes… carénage, remplacement de la dérive, une annexe semi-rigide, un moteur hors-bord, idéalement un nouveau génois et du materiel divers.
Pour l’été à venir, nous espérons larguer les amarres en direction de l’Afrique de l’Ouest: Maroc, Mauritanie, Sénegal, Guinée, Bijagos. Nous rêvons de Cap vert, de bresil, bref une grande boucle. Mais fini le temps pour vous de ne lire qu’un simple blog, nous préparons un outil pour partager nos aventures, de véritables reportages.
ça c'est fait.
Le défi 2009 était plus besogneux: Rénover notre acier de 12 mètres pour qu’il devienne Katanka.
ça c’est fait.
Le défi 2010 était jouisif: Début du voyage et un bébé.
ça c’…non. Elle est adorable!
Notre résolution pour cette nouvelle année? Repartir.
Nous voici en escale dans le port de plaisance de Caen depuis le mois de Juin, que de belles aventures terrestres et personnelles depuis: la naissance de Manon, un voyage sur l’île de la Réunion pour ludi, une exposition itinérante sur haïti pour julien.
Mais ici, l'air du large nous manque...et puis nos idées de destination et de projet prennent forme alors on recommence à faire des listes… carénage, remplacement de la dérive, une annexe semi-rigide, un moteur hors-bord, idéalement un nouveau génois et du materiel divers.
Pour l’été à venir, nous espérons larguer les amarres en direction de l’Afrique de l’Ouest: Maroc, Mauritanie, Sénegal, Guinée, Bijagos. Nous rêvons de Cap vert, de bresil, bref une grande boucle. Mais fini le temps pour vous de ne lire qu’un simple blog, nous préparons un outil pour partager nos aventures, de véritables reportages.
jeudi 3 juin 2010
Arrivés
Nous sommes bien arrivés à l'Aber Wrac'h, cette nuit à 3hOO du matin. On repartira probablement samedi pour Caen sous réserve d'une bonne météo.
On vous raconte tout ça très bientôt!
On vous raconte tout ça très bientôt!
mardi 1 juin 2010
1er juin, un vaisseau fantôme
01 juin 00h45 UTC 47°25N 10°03W, vent 15nds SSW, nuit noire et crachin breton,
C'était hier soir, c'était la nuit, toute noire. Dehors pour un tour d'horizon de tous les quarts d'heure, une lumière au loin, un bateau à surveiller. Ça va vite un cargo. On le devine une fois, deux fois puis il se dessine au loin. Ça reste très longtemps tout petit puis d'un coup ça sort de la mer parce qu'il est tout près. Celui-ci semble aller plus vite que les autres et je n'arrive pas à distinguer ses feux. Je vois nettement son château mais aucun feu réglementaire ne m'indique ni sa route ni de quel type de bateau il s'agit. Il devient très net, il faut y prêter attention. A bord de Katanka, l'AIS, petit appareil qui normalement sonne à l'approche des gros navires de commerce ne dit rien. Peut-être un bateau de pêche? Je
retourne dehors et il s'est encore rapproché. Ils sont inquiétants ces gros navires qui peuvent vous embrocher sans même s'en rendre compte. Je saute mettre le radar en route. Lui il dit toute la vérité normalement, mais il lui faut une minute pour chauffer avant de donner son verdict, le temps d'une auscultation supplémentaire de l'horizon. Encore plus gros et encore plus près. Encore trente secondes de préchauffage du radar. Le cœur s'accélère, vite dépêche, vite... J'allume des feux de navigation supplémentaires, le projecteur du cockpit, éclaire les voiles à la frontale pour me signaler. Il se rapproche toujours. Le radar est enfin en route. A 3 miles rien, à 6 miles rien, à 8 miles rien, à 12 miles rien, à 16 miles rien non plus. Je ressors, espérant y comprendre quelque chose.
Point de cargo mais une magnifique lune rousse qui venait de se lever.
http://www.weatheronline.co.uk/daten/sailcharts/gfs/2010/06/01/uv10_fgas_00.gif?1275375335
dimanche 30 mai 2010
dimanche 30 mai
samedi 29 mai 2010
29 mai toujours en route
Samedi 29 mai, midi comme chez vous, 44°39N 15°49W, vent arrière 20nds et temps tout gris, 495 miles restant.
Nous vlà les amis, nous vlà! C'est que l'temps gris ça fait revnir les racines, on s'dit kc'est dlà qu'on vient! Tout c'soleil et tout c'rhum ça en fait oublier des choses. J'me dmande si la noireaude é va me rconnaître. Normalement quand jl'appelle elle arrive en courant du bout du champ, la mamelle qui ballotte d'un côté et dl'autre. Mais là pt'être qu'elle y restera au fond du champ en s'disant "mais c'est qui c'connard, va m'laisser brouter tranquille".En tout cas, l'bon camembert qu'elle m'fait la noireaude, jl'attends d'pied ferme.
Et p'y yaura tout l'village. Y diront tous de loin, "tiens il est revnu". Et les alcooliques du port, ah eux pt'être qui me rconaîtront pas. Sont toujours saouls et pi, un nouveau bateau, une femme et les chveux longs. Sûr qu'ils auront l'impression de l'avoir déjà vu quelque part le gaillard, mais alors où?
Bon ya plus à frimer et à dire qu'on est au niveau du Maroc ou de Miami, sur la route des Bermudes ou de je ne sais quelle contrée exotique. On est au niveau d'la France. C'est moins poétique ma ça fait du bien! Dans quatre jours on devrait voir
Ouessant et sentir la terre, les oiseaux, les vaches et pt'être même les crêpes et le cidre! En tout cas pour un presque mois de juin ça caille dur, il fait tout gris. Quand j'pense qu'ils appellent ça le printemps, j'me dis que l'hiver aux Antilles c'est pas si mal. La mer à 13° et les vacances estivales qui commencent dans un mois, ça c'est comme quand il n'y a pas de neige à Chamonix au mois de décembre. Encore des vacanciers qui vont gueuler!
En tout cas ça va faire du bien de dormir à plat, d'aller se promener, de revoir tout le monde et de plus faire de quarts de nuit. Quoique. Avec Pépette qui arrive (nan vous inqu'iétez pas, c'est pas comme ça qu'on va l'appeler, c'est parce que
c'est encore secret!) les quarts de nuit vont vite reprendre. Et puis il faudra préparer sa chambre. Cogiter à un système de lit de bébé adapté pour éviter qu'elle se fracasse la tête en mer. Et tout plein d'autres choses comme ça. Travailler un peu
mais pas trop (d'ailleurs si quelqu'un a des plans pour un job qui prend pas trop de temps et qui rapporte plein de fric, ça m'intéresse).
Bon j'veux pas vous déranger d'vant les infos, de toute façon on arrive, alors j'vous appelle quand on est là!
Jules
jeudi 27 mai 2010
mercredi 26 mai 2010
26 Mai A trois jours de mer de Horta
26 mai 2010, 41°22N 22°22W, mer belle au milieu de l'anticyclone... au moteur.
Nous avons quitté Horta dimanche après une bonne escale bien méritée, le temps de se refaire un stock de sommeil, de profiter de quelques nuits à plat, de vérifier que tout va bien sur le bateau, de bricoler un peu, de refaire un bon avitaillement et de passer toutes nos soirées chez Peter, au Café Sport.
Mais ce n'est qu'une escale. Au bout de quelques jours, elle n'a plus le même sens ni la même saveur. Le steak n'est plus aussi bon, la bière non plus. D'autres trognes de marins sont arrivées, certaines rencontrées à l'arrivée sont déjà reparties. Alors au bout de cinq jours on fait presque déjà partie des anciens et on se dit, soit on fait comme Peter, on ouvre un resto et on reste là, soit on repart. Donc on est repartis.
Dimanche matin on est prêts, le bateau est en ordre et tout fonctionne. Une bonne grosse dernière douche, la météo est pas si mal, on décide de larguer les amarres.
Ah oui j'oubliais, l'équipage a changé, Bruno est rentré en France pour chercher du boulot et Jean et venu le remplacer. Jean je l'avais rencontré à Caen, avant même d'avoir un bateau. Je lui avais parlé de mes idées de voyage, que j'avais rencontré une demoiselle avec qui je serais bien parti un jour. Et puis j'ai acheté Vaille que Vaille, il m'a filé des tuyaux et des coups de main. On s'est retrouvés aux Antilles après avoir chacun traversé sur nos bateaux respectifs. Il pourrait bien être le parrain de l'aventure. En tout cas c'est chouette qu'il soit là!
Donc nous sommes parti dimanche, dans 15 nds de vent de nord, au près. Même dans les petits air, ça donne toujours une impression d'être dans un shaker. D'ailleurs Jean a raté une manœuvre dans le bateau et m'a gentiment réveillé en m'envoyant l'intégralité de son bol de flocons d'avoine sur la tête. J'allais pas me plaindre, moi j'avais pas mal. Et depuis hier soir, c'est calme plat jusqu'à normalement ce soir. On devrait toucher des vents de sud-ouest pendant plusieurs jours, espérons jusqu'à l'arrivée! Ça veux dire un bon tapis roulant, rapide et confort.
Il est à bord la même heure qu'en France, ça caille autant, on mange de la potée au lard. Ça sent l'arrivée!!!
Jules
mercredi 19 mai 2010
En Escale aux Açores
19 mai, 18h, Horta
21 jours et 12 heures, 2750 miles et 5,3 nds de moyenne. Ça fait trois semaines entières sans voir un bout de caillou. Alors l'escale elle est bien bonne!
On est arrivés au petit matin hier, avec un ciel plus que bas et des rafales à 30 nds dans le port. On nous fait signe de mouiller en attendant l'ouverture de la capitainerie. Un bateau voisin arrivé en même temps que nous est passé me prendre en annexe pour aller faire les formalités. On nous a attribué une place de port. "En acier?" me dit le marin de la capitainerie, "alors tout au fond..." (cqfd là où vous risquez pas d'en écraser un). Et pourtant, on bien failli allonger l'escale du temps de réparation d'un catamaran, pour coque perforée par une corne de bison... Un cata réformé de l'UCPA de Guadeloupe, avec une bande de branquignoles à bord qui ne semblaient pas avoir compris qu'ils avaient deux moteurs, une barre et surtout une marche arrière... Bref ils sont pas passés loin du naufrage dans la marina!
Katanka à quai, amarré, à couple de Antartica, un gros voilier, en acier aussi, un monstre taillé pour les mers du sud. On apprend qu'ils partent dans une heure, fait chier il va falloir refaire une manœuvre avec ce vent, pas gagné dans un espace si petit. En fait non, ils ne partiront pas. Ils ont peur parce qu'il y a trop de vent... Ils arrivent d'Antigua, vont sur les Baléares et ce magnifique bateau de grand voyage ne verra jamais plus un glaçon ou un vent de plus de 25 nœuds, c'est comme les 4X4 à Paris, un non sens. D'ailleurs un jour et demi après il n'a toujours pas bougé. Il y a trop de monde au ponton gasoil. Trop compliqué de faire la manœuvre...
En face du bateau, les douches! La dernière datait d'un mois, celle d'avant de deux... Mais celle-ci était chaude! Alors je vous laisse imaginer qu'elle était bonne!
Et puis c'était l'heure de manger, direction le café sport, chez Peter. C'est le repaire des marins en escale. En fait il n'y a que des marins, pas un autochtone. Les gens qui sont là viennent tous de traverser l'Atlantique et ont tous le même fantasme du gros steak et d'une bonne bière. Ils ont tous envie de rencontrer d'autres gens que les deux ou trois personnes avec lesquelles ils viennent de partager 10m2 pendant trois semaines, si sympas soient-elles! Ils sont là depuis un jour ou deux et partent dans guerre plus de temps. Toutes les chaises ont une veste de quart suspendue, les visages sont tirés, un peu rougeauds des effets du sel. Et tous partagent la même envie de passer une bonne soirée, un peu excessive. Alors on se raconte comment on a vécu les jours de baston. Certains arrivaient d'assez sud et ne semblaient pas avoir trop souffert. Mais dans l'ensemble tout le monde s'accordait à dire que c'était pas drôle. La palme d'or revient tout de même à un suisse, équipier avec son père sur un bateau d'amis: (avec l'accent suisse)"Nous on est des marins d'eau douce, on est pas habitués à ça! Quand j'étais à la barre à me prendre la mer sur la tête, je me disais mais qu'est ce que je fous là... C'est vrai, tu verras jamais ça sur le Lac Leman!"
Et pendant que le Suisse me déversait tout son stress des derniers jours, j'entends un grosse voix qui crie "Julien, nom de dieu Julien"! Et voilà, Thomas, le broker qui nous a vendu Katanka en Martinique. Alors on boit des verres on se raconte ce qui s'est passé pour nous depuis un an et demi. Moi j'ai retapé le bateau, lui il fait maintenant du convoyage. Deux heures du matin, le bar ferme. Alors je suis Thomas et toute une bande de marins un peu ivres. On va finir la soirée sur le bateau qu'il convoie, le sailing yacht de 33m tout en carbone d'un milliardaire Turc. Belle machine. 5 membres d'équipage en permanence. En méditerranée l'été, aux Antilles, aux Galapagos ou aux San Blas l'hiver. Un petit caprice à 10 millions d'euros...
La soirée se terminera à six heures du matin, 24 heures après l'entrée de Katanka dans le port.
C'est toujours comme ça une première soirée aux Açores.
mardi 18 mai 2010
dimanche 16 mai 2010
samedi 15 mai 2010
Concert de la mer ou cancer de l'amer...
15 mai 12h30 UTC-1, 39°36N, 37°00W, musique classique plutôt contemporaine,
pas très mélodique.
La musique de la mer c'est très varié. Tous genres de sonorités y résonnent. Un petit classique en partant, un petit rock pour se délier les jambes, une petite valse pour le soir. Depuis quelques jours c'était plutôt genre rap américain. J'aime pas. A l'affiche pour la nuit dernière un grand concert de musiques de déjantés. On s'était dit, bah pourquoi pas ça va changer! En fait je crois que je vais porter réclamation, c'était vraiment mais alors vraiment pas ça qu'on voulait. Une musique complètement désorganisée. C'était à celui qui ferait le plus de bruit et le plus de singeries. Enfin les deux plus fous c'étaient le vent le les vagues. Oiseaux, poissons, tortues, dauphins ou baleines étaient absolument inaudibles. Le vent criait, Katanka se bouchait les oreilles, les vagues sautaient il ne savait plus où se mettre pour être bien. Tous deux se renvoyaient sans cesse la balle. Le vent sifflait, les vagues roulaient, le vent tournait, les vagues se croisaient.
Refusant d'affronter un tel vacarme, il est parti en courant, très vite, toute la nuit, dos à tout ce vacarme espérant que tout allait s'arrêter bien vite. C'est costaud un bison, mais là il en menait pas large. Et nous là dedans on lui disait "Vas-y, galope c'est insupportable ce vacarme, mais fais attention à là où tu marches ça glisse fort et la mer, énervée comme elle est risque bien de t'en mettre une sur les fesses". C'était pas faute de l'avoir prévenu, il y a eu droit quelques fois mais bien vengées par deux trois coups de sabots bien placés, héhé malin l'animal!
Et au petit matin, à force de courir, la musique s'est arrêtée. Enfin. On a tous profité de ce moment de calme pour se détendre un peu et c'est Bernard qui était chargé de surveiller la bête presque assagie. Un moment de calme si bon. Et non il a fallu que cet abruti de musicien du dimanche de vent remette sa couche!
On avait dit "c'est bon ça suffit, assez"!
Normalement c'est quand le public en redemande que l'artiste revient. Cette espèce de rockstar manquée recommence, seul sur scène, avec nous comme seul public et là, vengeance, il met tout à fond. Un accord à quarante noeuds et la suite à cinquante. Le pauvre Katanka n'a jamais galopé aussi vite et a même fait une glissade à douze noeuds. Et puis d'un coup plus rien. Ca s'est arrêté comme ça, je crois qu'un Dieu bienveillant a dû trouver le bouton stop de son ampli, en acoustique
ça fait moins de bruit! Tout ça n'est pas encore vraiment harmonique mais ça devient audible. Il paraît qu'il va prendre des cours et que ça va s'arranger. De tout ce concert, il reste encore la mer qui se dandine encore d'une grande houle croisée, quelques crêtes de vagues qui frétillent. En s'accordant un peu ça devrait le faire.
Depuis, il fait beau. Bottes et cirés sèchent au soleil. Kantanka respire capots ouverts et l'équipage récupère.
Que d'émotions! Mais ça c'est sûr on reviendra pas!
Julien Bernard Bruno et le Bison fou.
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