samedi 15 mai 2010

Concert de la mer ou cancer de l'amer...



 15 mai 12h30 UTC-1, 39°36N, 37°00W, musique classique plutôt contemporaine,
pas très mélodique.

La musique de la mer c'est très varié. Tous genres de sonorités y résonnent. Un petit classique en partant, un petit rock pour se délier les jambes, une petite valse pour le soir. Depuis quelques jours c'était plutôt genre rap américain. J'aime pas. A l'affiche pour la nuit dernière un grand concert de musiques de déjantés. On s'était dit, bah pourquoi pas ça va changer! En fait je crois que je vais porter réclamation, c'était vraiment mais alors vraiment pas ça qu'on voulait. Une musique complètement désorganisée. C'était à celui qui ferait le plus de bruit et le plus de singeries. Enfin les deux plus fous c'étaient le vent le les vagues. Oiseaux, poissons, tortues, dauphins ou baleines étaient absolument inaudibles. Le vent criait, Katanka se bouchait les oreilles, les vagues sautaient il ne savait plus où se mettre pour être bien. Tous deux se renvoyaient sans cesse la balle. Le vent sifflait, les vagues roulaient, le vent tournait, les vagues se croisaient.
Refusant d'affronter un tel vacarme, il est parti en courant, très vite, toute la nuit, dos à tout ce vacarme espérant que tout allait s'arrêter bien vite. C'est costaud un bison, mais là il en menait pas large. Et nous là dedans on lui disait "Vas-y, galope c'est insupportable ce vacarme, mais fais attention à là où tu marches ça glisse fort et la mer, énervée comme elle est risque bien de t'en mettre une sur les fesses". C'était pas faute de l'avoir prévenu, il y a eu droit quelques fois mais bien vengées par deux trois coups de sabots bien placés, héhé malin l'animal!
Et au petit matin, à force de courir, la musique s'est arrêtée. Enfin. On a tous profité de ce moment de calme pour se détendre un peu et c'est Bernard qui était chargé de surveiller la bête presque  assagie. Un moment de calme si bon. Et non il a fallu que cet abruti de musicien du dimanche de vent remette sa couche!
On avait dit "c'est bon ça suffit, assez"!
Normalement c'est quand le public en redemande que l'artiste revient. Cette espèce de rockstar manquée recommence, seul sur scène, avec nous comme seul public et là, vengeance, il met tout à fond. Un accord à quarante noeuds et la suite à cinquante. Le pauvre Katanka n'a jamais galopé aussi vite et a même fait une glissade à douze noeuds. Et puis d'un coup plus rien. Ca s'est  arrêté comme ça, je crois qu'un Dieu bienveillant a dû trouver le bouton stop de son ampli, en acoustique
ça fait moins de bruit! Tout ça n'est pas encore vraiment harmonique mais ça devient audible. Il paraît qu'il va prendre des cours et que ça va s'arranger. De tout ce concert, il reste encore la mer qui se dandine encore d'une grande houle croisée, quelques crêtes de vagues qui frétillent. En s'accordant un peu ça devrait le faire.
Depuis, il fait beau. Bottes et cirés sèchent au soleil. Kantanka respire capots ouverts et l'équipage récupère. 
Que d'émotions! Mais ça c'est sûr on reviendra pas!

Julien Bernard Bruno et le Bison fou.

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