lundi 3 mai 2010

Une semaine de mer




2 mai 21h35 UTC-3, 30°20N 61°54W.

Voilà maintenant une semaine que nous sommes partis de Providenciales pour les Açores et l'occasion de donner quelques chiffres. Ils se foutent de moi mes mousses parce que j'arrête pas de faire des calculs, mais bon autant vous donner les résultats!
Alors nous avons parcouru 850 miles depuis le départ et il nous en reste encore 1712 dixit le GPS avec une moyenne d'à peine 120 miles par jour, ce qui est en fait très raisonnable étant donné le petit temps que nous avons rencontré. Passage obligé, l'anticyclone à franchir a demandé au galérien de fond de cale Mr Perkins 73h de ronron presque continues, avalant à lui tout seul 190 litres de gasoil, presque la moitié de notre réserve. Nous on picole moins. De toute façon on a pas le choix, les rations de pinard sont comptées. Aux Turks le gasoil est pas cher, le rouge si... Ouf on avait gardé du rhum et du Calva pour passer le temps...
La météo d'aujourd'hui était pessimiste et tant mieux. On devait passer la nuit au moteur et un petit vent de 8-10 pousse Katanka à près de 5nds sur une mer quasi plate au "près océanique" ça veut dire pas trop serré pour pas trop se faire chier... et demain on devrait arriver près du 32°N qui semble être la limite actuelle des dépressions et attraper des petits airs réguliers et progressivement profiter de vents de 20-25nds des dépressions qui viennent vous apporter du temps pourri chez vous... Et là on devrait (toujours parler au conditionnel pour ce genre de chose...) augmenter la moyenne quotidienne de miles, et par la même occasion préserver les stocks de gasoil et de pinard en cas de coup dur!
Nous avons cet après midi passé le 30ème parallèle nord et ne sommes donc plus sous les tropiques, et à peu de choses près nous sommes à la même longitude que la Guadeloupe. Et à propos de Guadeloupe,j'ai déjà la nostalgie de l'eau à 29°C du départ. Aujourd'hui, 19°C, les douches à l'eau de mer sont déjà plus raides. La nuit ne se tient plus sans chaussures et veste de quart, bientôt la casquette deviendra accessoire.
Pas vraiment de rencontres en mer, quelques cargos de loin, des oiseaux aventuriers des Bermudes et quelques dauphins peu après le départ. Toujours pas de monstres marins ni de légendes de la région. Définitivement c'est des conneries!
Et puis pour le reste ça change pas, pas d'envie de meurtre ni d'abandon du navire, la cuisine des boites devient un savoir faire et les saucisses-lentilles de Bernard ce soir étaient (presque) comme à la maison.
Manifestement mauvais pêcheurs, on a vu de loin une magnifique dorade s'emparer de notre leurre mais manifestement elle n'a soit pas apprécié la blague, soit trouvé que ma barbe qui pousse n'était pas à son goût et, de quelques coups de queue bien
envoyés a retrouvé sa liberté emmenant avec elle une magnifique imitation de poulpe phosphorescent...Depuis rien, elle a du passer le mot.
En fait c'est juste cool, comme ça doit être et on a bien le temps de rêver c'est fait pour ça une transat'!

Jules Bernard et Bruno.

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